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aussi la conséquence du mode de contraction indiqué par M. S. Newcomb (voir plus haut, p. 588). Ainsi, ou pas d’anneaux, ou un abandon continu de matière, formant des anneaux très voisins, desquels résulteront, non pas de grosses planètes séparées par des intervalles vides, mais des corpuscules planétaires remplissant tout l’espace circomsolaire ; telle est la conséquence d’une contraction lente et régulière de la nébuleuse primitive.

M. Roche est le seul, je crois, qui ait cherché à rendre compte des ruptures brusques d’équilibre à des moments déterminés, séparés les uns des autres par de longues périodes de repos, telles que l’exige l’hypothèse de Laplace (Roche, Essai sur la constitution du système solaire ; Montpellier, 1873). Il est nécessaire d’entrer ici dans quelques détails sur ce travail très original, parce que nous aurons souvent à y revenir dans la suite de cette discussion.

M. Roche admet l’idée fondamentale de Laplace, le Soleil primitif entouré à grande distance d’une atmosphère très légère, tournant avec la même vitesse que le globe central. Cette atmosphère est soumise aux lois que M. Roche a étudiées, d’une façon spéciale, dans son Mémoire sur la figure des atmosphères des corps célestes [Mémoires de l’Académie de Montpellier, t. II, p. 399 (1854), et t. V, p. 263 (1862)]. Les couches de niveau sont de révolution Figure des atmosphères des corps célestes, d’après Roche. autour de l’axe de rotation, aplaties aux pôles, et l’aplatissement croît avec la distance au centre. La surface libre est la plus grande des surfaces de niveau, qui enveloppent le noyau sans sortir de la surface limite LL : celle-ci est définie par la condition qu’en un point quelconque la force centrifuge y fait équilibre à la pesanteur. Le fait nouveau découvert par M. Roche est l’existence à l’équateur, sur la courbe génératrice de la surface libre, d’un point double A, où les deux tangentes font entre elles un