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CHAPITRE V.

HYPOTHÈSE DE M. FAYE.


J’emprunte l’exposition du système cosmogonique de M. Faye aux deux Notes qu’il a publiées dans les Comptes rendus de l’Académie des Sciences (t. XC, p. 566 et 637), à la Conférence qu’il a faite à l’Association scientifique de France, le 15 mars 1884 (Bulletin de l’Association scientifique de France, 2e série, t. VIII, p. 376) et à l’Ouvrage qu’il vient de publier sur l’origine du Monde[1], dans lequel il a reproduit cette Conférence, en y ajoutant quelques développements sur l’âge de la Terre, les comètes et le système d’Uranus. Les citations que j’aurai à faire sont tirées des Chapitres XII et XIII de cet ouvrage.

Le Soleil, les planètes avec leurs satellites et les comètes ont été formés aux dépens d’une masse nébuleuse, qui occupait à l’origine une sphère de rayon au moins dix fois plus considérable que celui de l’orbite de Neptune. La densité de ce chaos homogène était donc 250 millions de fois moindre que celle de l’air qui reste dans le vide de la machine pneumatique. Ce chaos a dû être à l’origine froid et obscur ; mais, à mesure qu’il s’est condensé sous l’influence de l’attraction mutuelle de ses moindres particules, sa température a dû s’élever peu à peu, et cette chaleur a été accompagnée d’une faible lumière. À cet état, il était absolument semblable aux nébuleuses que nous voyons dans le ciel, et animé de mouvements tourbillonnaires tels que ceux dont les nébuleuses spirales donnent l’idée. L’origine de ces mouvements est celle-ci : « le chaos général (immense nébuleuse unique ?) au sein duquel est né l’Univers actuel était, dès l’origine, sillonné de vastes mouvements qui l’ont subdivisé, éparpillé en de nombreuses

  1. Sur l’origine du Monde, théories cosmogoniques des Anciens et des Modernes, par M. Faye, de l’Institut. Paris, in-8o, chez Gauthier-Villars, 1884.