Page:Wolf - Les Hypothèses cosmogoniques, suivies de la Théorie du ciel de Kant, 1886.djvu/94

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faveur de l’une ou l’autre de ces deux théories. Toutes deux sont sujettes à des difficultés inhérentes à l’hypothèse nébulaire elle-même et à la conception de l’état primitif des planètes sous forme d’anneaux.

L’examen mathématique des conditions de formation et de durée de ces anneaux, aussi bien que de celles de leur dislocation, pourrait nous éclairer sur la possibilité mécanique de l’existence de pareils systèmes, soit à l’intérieur, soit à l’extérieur de la nébuleuse. Les essais tentés dans cette voie ont conduit, il est vrai, à des résultats assez contradictoires ; mais ces contradictions semblent tenir aux divergences mêmes des données du problème que les divers auteurs se sont proposé de résoudre. Une étude mécanique absolument générale des conditions d’existence de la nébuleuse et des transformations qu’elle peut subir serait indispensable pour donner à l’hypothèse nébulaire une base plus solide que les raisonnements assez vagues sur lesquels elle repose aujourd’hui. Mais une pareille analyse semble dépasser encore de beaucoup les forces de la Science ; et nous serons réduits encore longtemps à présenter les hypothèses cosmogoniques, comme l’ont fait leurs illustres auteurs, « avec la défiance que doit inspirer tout ce qui n’est pas un résultat de l’observation ou du calcul. »