Page:Xuanzang, Julien - Mémoires sur les contrées occidentales, tome 1.djvu/38

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difficultés, non-seulement à un traducteur de l'Occident, mais encore à tout lettré chinois qui ne connaîtrait que les idées et la langue de l’école de Confucius.

J’ai traduit ce morceau aussi fidèlement que possible, sans me flatter de l’avoir compris d’un bout à l’autre. Je me suis efforcé de reproduire les expressions figurées ou d’une difficulté particulière, en me réservant de les expliquer de mon mieux dans des notes perpétuelles. Si je n’avais craint d’être aussi obscur que le texte chinois, j’en aurais constamment donné le sens littéral, sans ajouter les transitions et les sous-entendus nécessaires. Le lecteur se serait fait ainsi une juste idée des difficultés prodigieuses que de telles compositions présentent à un sinologue européen, qui n’a sous la main aucun dictionnaire où il puisse trouver le sens des mots, aucun docteur bouddhiste qui lui apprenne l’acception cachée et conventionnelle des expressions figurées. Si je publie ce morceau, quoiqu’il n'ajoute pas le moindre intérêt au Si-yu-ki, c’est uniquement pour que son omission ne donne pas lieu, de nouveau, à des suppositions malveillantes, et pour empêcher que les personnes, à qui ce pathos de mauvais goût est heureusement inconnu, ne s'imaginent que je les aurais privées, en supprimant cette préface, de la pièce la plus belle et la plus importante du Si-yu-ki. Pour venir à bout de ces logogriphes littéraires, il faudrait, comme ce sinologue russe, qui a résidé dix ans à Péking, avoir pu profiter (sans grand mérite, il est vrai) des lumières et presque de la collaboration de ces Lamas, qui ne peuvent rien