Page:Young - Voyages en France en 1787, 1788 et 1789.djvu/127

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demi-quart de mille pour voir le pont. Des myriades de mouches me dévoraient, et je pouvais à peine supporter un peu de clarté dans ma chambre. Le cheval me fatiguant, je cherchai un véhicule quelconque pour ces grandes chaleurs, c’est ce que j’avais fait à Carcassonne ; mais on ne put m’en procurer d’aucune sorte. En se rappelant que Carcassonne est une des villes manufacturières les plus considérables de France, comptant 15,000 âmes, que Mirepoix est loin d’être sans importance, et que cependant on n’y peut trouver de voiture d’aucune espèce, combien un Anglais doit s’estimer heureux des facilités de tout genre, universellement répandues dans son pays, où je ne crois pas qu’il y ait une ville de 1,500 âmes dans laquelle on ne puisse avoir, en un moment, une chaise de poste et de bons chevaux. Quel contraste ! Ceci confirme le fait déduit du peu de mouvement sur les routes près de Paris. La circulation est presque nulle en France. La chaleur était telle que je quittai Mirepoix presque malade : c’est de beaucoup le jour le plus chaud que j’aie éprouvé. L’air paraissait enflammé des rayons ardents qui rendaient impossible de diriger les regards même à bien des degrés de distance de l’orbe radieux flamboyant alors dans les cieux. Traversé un autre beau pont de trois arches ; puis, une contrée boisée, ce qui ne m’était pas arrivé depuis longtemps. Vignes nombreuses autour de Pamiers, qui est situé au centre d’une belle vallée, sur le bord d’une jolie rivière. La ville elle-même est remarquablement laide et mal bâtie ; et quelle auberge ! Adieu, monsieur Gascit ; si le sort m’en départ encore une comme la vôtre, que cela me soit compté en rémission de mes péchés ! — 28 milles.

Le 4. — Un peu après, au sortir d’Amons (du Mas