Page:Young - Voyages en France en 1787, 1788 et 1789.djvu/371

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nourrit cependant de nombreux moutons. Visité les améliorations que M. Pasquali tente sur ses terres ; il entreprend de grandes choses, mais à la grosse : j’aurais voulu le voir et m’entretenir avec lui, malheureusement il n’était pas à Salon. Passé la nuit à Saint-Canat. — 40 milles.

Le 31. — Aix. Beaucoup de maisons manquent de vitres aux fenêtres. Les femmes portent des chapeaux d’homme, mais pas de sabots. Rendu visite à Aix à M. Gibelin, que les traductions des ouvrages du docteur Priestley et des Philosophical transactions ont rendu célèbre. Il me reçut avec cette politesse simple et avenante naturelle à son caractère ; il paraît être très affable. Il fit tout en son pouvoir pour me procurer les renseignements dont j’avais besoin, et il m’engagea à l’accompagner le lendemain à la Tour d’Aigues, pour voir le baron de ce nom, président du parlement d’Aix, pour lequel j’avais aussi des lettres. Ses essais dans les Trimestres de la Société d’agriculture de Paris prennent rang parmi les écrits les plus remarquables sur l’économie rurale que cette publication contienne.

Le 1er septembre. — Tour d’Aigues est à 20 milles nord d’Aix, de l’autre côté de la Durance, que nous passâmes dans un bac. Le pays, auprès du château, est accidenté et pittoresque et devient montagneux à 5 ou 6 milles de là. Le président me reçut d’une façon très amicale ; la simplicité de ses manières lui donne une dignité pleine de naturel : il est très amateur d’agriculture et de plantations. L’après-midi se passa à visiter sa ferme et ses beaux bois, qui font exception dans cette province si nue. Le château, avant qu’il eût été incendié par accident en grande partie, doit avoir été