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Page:Yver - Cher coeur humain.djvu/29

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— Et vous, mon cher, quand nous donnerez-vous enfin un roman ? Vous devenez bien paresseux ?

— Oh ! moi, dit H…, vous savez bien que je suis fini.

— Comment, comment… Mais vous avez toujours une vente très honorable…

— Mais enfin, dit à sa fille la crémière de la rue Pigalle, quand le Train Bleu eut paru, où as-tu pris toutes les idées que tu as mises là dedans !

— Ah ! dit Ginette, qui commençait à modifier son explication, voilà bien longtemps que je les portais en moi. Ainsi, le caractère de Monique, à seize ans, j’y pensais déjà.

Elle s’arrêtait devant la vitrine des libraires, y contemplait le Train Bleu avec un léger frémissement. Ce n’était plus le sentiment de la propriété, mais celui de la possession. Elle en était à se voir penchée sur ses feuillets blancs, écrivant ces lignes pathétiques, le cas de « Monique », celui d’« Angeline » ou le suicide de « Paul-Henri ».

Enfin la critique se déclencha. Il y eut un assaut de chroniqueurs littéraires à qui couronnerait Ginette le premier.