Page:Yver - Cher coeur humain.djvu/67

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Charlemart, par ses meubles, datait du dixseptième siècle, par ses cheminées, du seizième, par ses créneaux, du quinzième, par ses tours à poivrières, du quatorzième, par ses murailles, : du douzième, par ses fondations et les colonnes renflées de sa chapelle, du neuvième. L’histoire ne rapportait pas que, l’espace d’un lustre, d’autres occupants que les Charlemart en eussent sali les murs loyaux. Cathédrale jamais désaffectée, aucun culte étranger à celui de la race mérovingienne n’y avait été célébré.

Mais, malgré l’appoint que le gouvernement de la République, dans la personne du ministre des Beaux-Arts, fournissait à l’entretien de ce monument historique, le duc devait sans cesse concourir à la réparation d’un escalier en vis, d’un plafond, d’un toit. Ses dernières ressources y passaient. Îl avait beau faire couper ses bois, vendre ses chevaux, hypothéquer ses fermes, les factures d’entrepreneurs dataient de deux ans, de trois ans. À cause des prix élevés du charbon, on avait, depuis la guerre, supprimé le chauffage central. Mais c’était un cercle vicieux, car l’humidité des derniers hivers avait, manque de feu,