Page:Yver - Cher coeur humain.djvu/86

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appris à lire les bornes kilométriques : Dans combien de temps la seconde torpédo rencontrera-t-elle la première ?

En définitive, elles ne se rencontrèrent point. Olive de Charlemart volait sur le macadam et Jacques Bocquillon y creva vers la quinzième borne. Mais il fut assez habile, en achetant de la poudre chez le principal armurier de la ville, pour faire durer le marché jusqu’à l’arrivée de celle qui ne pouvait manquer de visiter la boutique.

Elle le regarda, stupéfaite de le retrouver. Le jeune Bocquillon rougit. C’était un brun, vif de peau, d’une figure géométrique et dessinée d’un pinceau net, les sourcils d’un seul trait et les cheveux descendant assez bas sur le front. Olive, qui, depuis le mariage manqué de Bertrande, traitait de haut les hommes, dit :

— Encore ici ?

— C’est, dit Jacques, que vous y êtes également.

— Je ne comprends pas, dit Olive.

— … Et que j’avais envie d’un pistolet de Florac, ajouta Jacques pour se justifier.

— Voici mes échantillons, dit Olive.

Il y en avait pour la poche, pour la police, pour l’armée. « En voici pour les noctambules, disait Olive en riant, et en voici pour les déses-