Page:Yver - Cher coeur humain.djvu/88

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Bocquillon le crut du moins. Il était fou de la Grande Mademoiselle. Elle lui dit « adieu » à la mode du Midi.

— Adieu ? s’écria-t-il. Ne devons-nous point nous revoir ?

— Pourquoi nous revoir ? questionna Olive ingénue.

— Parce que, dit Bocquillon à voix basse, je ne pourrais plus vivre si je ne vous revoyais pas.

Les seigneurs que mademoiselle de Charlemart recevait en son château usaient peu de ce ton. Plus d’un en aurait peut-être eu l’envie, car Olive ravissait son monde. Mais eussent-ils même résolu de l’épouser pauvre, qu’ils eussent imposé à leur conquête les délais convenables. De surprise, Olive rit de nouveau.

— Je n’ai nulle envie de vous tuer, lui dit-elle. Mais il faut que je parte vers d’autres villes. Ainsi le veut mon métier.

— Ce métier n’est pas fait pour vous, dit Bocquillon.

— Un métier dont la matière est noble ne déshonore pas un noble.

— Vous ne devriez pas travailler.

— Aucun travail n’est vil et je trouve de l’honneur au mien.

Ils avaient gagné la bordure du trottoir où les