Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/129

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— Oui, mais tout cela, Élie, c’est de la légende. La réalité, c’est que mes cousins voudraient faire une usine de soixante mille broches. Voilà la substance et la vie. C’est très joli d’être idéaliste. Mais vous n’ignorez pas que la matière, si on ne la maîtrise pas, elle vous mange, Élie. Mes cousins savent cela, eux.

Le lendemain c’était aux nouveaux moteurs électriques, don des Alibert, que les courroies fuyantes, rênes de ces forces bondissantes et invisibles que l’on a mystérieusement nommées des chevaux, empruntaient l’énergie. Une grande partie des cardes et des bancs purent marcher. Alors Sam et Freddy, en mécaniciens, s’attaquèrent à la machine qui gisait inerte, froide et calmée maintenant.

Ils l’avaient auscultée la veille. Leur oreille, seul guide, avait scruté tous les glissements du sphinx dont l’anatomie leur était familière. Leurs doigts étaient tombés ensemble sur tels cylindres au frottement rude. Aujourd’hui c’était l’autopsie. Et sous les yeux effrayés des deux Martin d’Oyse, avec des mouvements réglés et appariés de virtuoses professionnels, ils commencèrent