Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/147

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remis à marcher. D’abord, nous avons une machine neuve. Oh ! ça n’a pas traîné. Quand les constructeurs ont vu qu’on se retournait contre eux pour leur imputer les dommages et intérêts du premier procès, ils ont demandé à transiger. Dès l’expertise, leur avocat est allé chez maître Bonel et lui a proposé une machine perfectionnée. Aussi, maintenant, écoutez si ça ronfle ! Tout le monde était bien content, je vous assure, sauf le père Antoine, pourtant. Lorsqu’il regardait s’en aller par morceaux cette satanée machine qui lui avait joué tant de tours, vous croyez qu’il s’est réjoui ? Il a dit : « Quand on perd sa bonne amie, même si elle vous a fait bien des misères, on ne soit jamais ce que sera celle qu’on va reprendre. »

Marthe était toute secouée de rire à ce souvenir, et elle jetait gaiment dans l’eau clairette de la rivière des brindilles qu’elle arrachait aux saules.

— Le père Antoine voit loin, dit Chouchou sérieusement. Quant à la machine, il faut avouer que les Alibert ont eu là une idée de génie. Ils sont admirables.

— Eh ! murmura Marthe, avec des restrictions, l’idée de génie… je l’avais eue avant