Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/160

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sourcilière, peureux et angoissés. Et il répondit cependant d’un air ferme :

— Je ne sors pas aujourd’hui, je suis fatigué.

— Savez-vous que vous êtes très poli, monsieur ?

— Vous penserez de moi tout le mal que vous voudrez. Je ne dirai pas que cela m’est égal. Mais il faut qu’il en soit ainsi.

— Vous ne m’avez pas toujours parlé sur ce ton, Philippe, reprit Fanchette d’une voix où l’on sentait les larmes. Vous rappelez-vous le jour où vous m’avez promenée sur l’eau, à Argenteuil, sous le tonnerre et les éclairs ? Je voulais rentrer alors et c’est vous qui refusiez : cela vous amusait que j’eusse peur. La Seine était sinistre. Notre petit canot bondissait. Vous souvenez-vous des mots que vous m’avez dits ?

— Oui, je m’en souviens.

— Vous ne les pensiez pas, peut-être ?

— Si, et je les pense toujours, Fanchette, prononça Philippe comme malgré lui. Pourquoi me forcez-vous à vous l’avouer encore, puisque c’est fini ? Vous me rendrez fou.

— Croyez-vous que je ne sois pas malheureuse, moi ? dit Fanchette dont les yeux, de