Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/162

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de tout bonheur. Je resterai tout seul, jusqu’au soir où mes ailes casseront. Mais d’ici là je volerai avec votre ombre, je vous emporterai dans les nuages, pas une minute vous ne cesserez d’habiter mon ciel.

Soudain elle le poussa doucement par le bras.

— Venez au petit bois, qu’on voit là-bas. Je viens d’apercevoir votre belle-sœur qui a soulevé le rideau de sa fenêtre. Elle est curieuse, Cécile.

Philippe se laissait faire. Il suivait Fanchette qui murmurait le long de l’allée courbe :

— Vous comprenez, je ne puis rester ainsi, je veux savoir ce qui nous sépare. Est-ce mon argent ?

— Oui, dit Philippe.

Elle reçut le choc avec orgueil, comme un compliment colossal, et redevenant statue :

— C’est vrai que je suis très riche. Quatre hommes en ce moment encore travaillent pour moi, pour que je sois parée comme une reine, pour que je sois une puissance, que je joue avec l’or aussi naturellement que les petits enfants avec le sable. C’est mon grand-père Boniface qui spécule toujours.