Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/241

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licitations du plateau qui se présentait toujours vide, et elle se mit à souhaiter des métiers à l’infini pour filer ensuite là-bas le fleuve de coton pur issu de ces triturations multiples.

— La solution, continua le directeur, ce serait de faire tomber ce mur et de réunir cette salle à l’atelier des bancs d’étirage et des ouvreuses.

Marthe, qui se passionnait malgré elle pour la question, demanda :

— Et les ouvreuses ?

— Dans la salle de filage actuelle, on aurait une partie pour les ouvreuses, une partie pour les cardes, ce qui entraînerait la suppression du charroi d’une salle à l’autre.

Elle n’interrogea plus. Elle savait le reste du projet : la nouvelle galerie des soixante mille broches qu’on bâtirait sur l’emplacement de leur petite maison, qui était déjà construite sur le papier, et dont la réalisation venait toujours échouer à l’entêtement de sa mère. Elle rougit, éprouva la cruelle mortification d’être l’obstacle à la prospérité des autres, murmura :

— Oui, je comprends.

Le directeur insista :