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Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/252

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dresse l’envahissait plus fort que jamais. Il rêvait en frémissant de l’emporter dans son hirondelle, de la conduire au pays inconnu où la solitude et le vide immense laissent ignorer les mœurs et les modes de pensée qui divisent. N’être plus que deux jeunesses ardentes qui respirent l’une devant l’autre sans passé, sans proches, sans conventions, sans traditions, ni cultures adverses !

Les soins de son corps lassé par des semaines de vol prirent l’aviateur jusqu’au dîner. Il descendit en disant :

— Comme il fait chaud maintenant aux Verdelettes !

Sa mère lui montra la belle cheminée morose.

— Oui, tout est changé, n’est-ce pas ? Ce ne sont plus les Verdelettes d’autrefois.

— Évidemment, dit Philippe. N’empêche que vous jouissez du confortable acquis et que les Alibert n’ont pas agi de force.

— Oh ! tu sais, mon enfant, ils obligent de telle façon que refuser leurs bienfaits équivaudrait à rompre.

Fanchette avait disparu. Il mesura la ténacité de son mal au désir qu’il avait encore de sa seule présence. Une minute de tête-à-