Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/26

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recherche d’émotions neuves, il volait comme un oiseau, comme s’il eût eu des ailes naturelles.

Où allait-il atterrir ? Dans la prairie derrière le château, ou dans les champs du père Josseaume, le fermier ? Il tombait lentement en vol plané. L’appareil grossissait de seconde en seconde. Bientôt on discerna les épaules de Chouchou, et la petite pointe que formait au-dessus de son front le passe-montagne. Le cocher fouettait à tour de bras les chevaux qui prirent le galop. Pour aller plus vite, on arrêta la calèche devant la grille et M. Martin d’Oyse, suivi de son cocher, entra par la petite porte. Tous les domestiques, jardinier, cuisinière, valet de chambre, se précipitaient vers la prairie derrière le château.

Madame Martin d’Oyse était là, debout sur le seuil du grand vestibule, vêtue d’un peignoir de laine blanche ; une mantille blanche sur la tête ombrageait ses longs yeux de Persane, et d’un air émerveillé, elle regardait son fils descendre des cieux. L’avion, presque horizontal maintenant, frôlait la cime des hêtres au-dessus du petit bois.