Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/285

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sentimental pour prononcer là les paroles inoubliables, les mots de feu qui marquent à jamais. La masse et lui auraient conclu un pacte affectueux après lequel aucun malentendu n’aurait été viable. Eh bien, nn, il ne pourrait rien dire. On ne pensait pas à lui : c’était des Alibert que voulait cette foule capricieuse. Et, en effet, la voix gutturale de Samuel résonnait en bas sous le balcon. Les Martin d’Oyse prêtaient l’oreille, passionnément. Ils recueillirent des bribes :

« Nous n’avons rien fait en comparaison de ce qui nous reste à faire pour vous… Et c’est alors que les maisons ouvrières… Un esprit de discipline… La prospérité de la filature… Un personnel sur lequel nous fondons toute notre espérance… »

Un nouveau crépitement de mains claquées, des cris, des acclamations, des vivats, avertirent les Martin d’Oyse que le discours de Samuel était fini. Les mots de « Vive messieurs Alibert ! » devenaient une clameur qui se propageait et sortait, un peu à contretemps, du tronçon de la foule resté là-bas sur la route. Cependant, les Alibert dirent un mot. Alors on entendit crier : « Vive messieurs Martin d’Oyse ! »