Aller au contenu

Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/294

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

la paille. Vous nous regardez de haut, mes cousins, moi et jusqu’à ce pauvre bébé à qui vous reprochez de n’être pas exclusivement le fils de votre lignée supérieure. Mais allez-vous nier les qualités fortes que je lui aurai transmises malgré vous, à ce fils de poètes, de chevaliers et de littérateurs ?

Il supplia angoissé :

— Tais-toi, tu vas être malade, et ce serait ma faute. Pardonne-moi de t’avoir offensée un jour pareil, le jour où tu m’as fait le don de cet enfant, ma Cécile, et où je te vois encore toute brisée de ce don. C’est toi qui as raison. Tu as communiqué à ce petit être ce dont nous aurions été incapables de le doter, tout ce qui nous manque, oui, Cécile, je te l’avoue, tous les dons qui nous sont refusés : la solidité, l’application, l’amour du concret. Je sais bien que les Martin d’Oyse n’atteignent point la perfection, mais ton fils y arrivera, chérie, puisqu’en lui nos deux races distantes se compléteront.

— Ah ! Ah ! s’écria-t-elle, bien qu’encore à demi sérieuse ; vous y venez donc ! vous y venez, j’en suis bien aise. Les Alibert ont du bon, je ne vous l’ai pas fait dire.