Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/320

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puisqu’il arrive toujours un moment où l’obligé devient un vaincu devant l’autre.

Mais le vieux, qui semblait avoir saisi le colloque de ses yeux bleus clignotants, en avait senti les pointes, quoique subtiles. Son intelligence ne fléchissait pas encore. C’était le moment d’intervenir :

— Si j’ai demandé d’acheter cette chambre, fit-il hautement, et toute son autorité le reprenait dès lors qu’une tractation s’engrenait dans ses paroles, c’était pour la joie de ma petite-fille Fanchette à qui je voudrais en faire cadeau en même temps que de l’hôtel qui s’élève à cette heure pour elle. Mais mon idée va plus loin. Mon idée, c’est qu’elle épouse l’aviateur. Je ne vous l’envoie pas dire, monsieur Martin d’Oyse. Voilà des choses que je ne pouvais lâcher devant elle. N’empêche que si mes deux désirs se réalisent, la chambre du roi de France restera le bien d’un Martin d’Oyse, puisque Fanchette l’apporterait en dot, avec le petit hôtel.

— Messieurs Alibert, dit monsieur Martin d’Oyse dont la voix tremblait sourdement, je vous donne ici ma parole que l’obligation que j’ai envers vous est devant mes yeux totale, précise et accablante. À l’heure la