Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/339

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sera très net. Et puis, monsieur, le bien-être de vos ouvriers ne prime-t-il pas ces considérations ?

— Mes ouvriers, dit M. Martin d’Oyse, ils habitent de petites maisons charmantes, disséminées dans la verdure, où ils goûtent le bien-être de l’habitude. Ils seront beaucoup moins heureux si vous les transplantez dans ces bâtisses où ils auront, c’est vrai, l’eau et le gaz, c’est-à-dire certaines commodités matérielles, mais où ils perdront, dans la promiscuité et dans l’uniformité d’existence de sept à huit cents personnes soumises à la monotonie des mêmes règles, le sentiment du foyer personnel. Plus de souvenirs, plus de passé, plus de traditions transmises par les vieilles pierres, plus rien comme jouissance, que le bien-être matériel. Mais compensera-t-il le bien-être moral qu’ils auront laissé dans leur chaumière nichée au hasard entre trois chênes, entourée d’un jardin fantaisiste, et bien à eux ? Si vous voulez faire le bonheur de vos ouvriers, messieurs, cherchez ailleurs, connaissez-les, faites comme ma femme qui les visite, qui s’enquiert de leurs besoins moraux autant que matériels, et puisque vous avez la grande