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Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/349

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générale était affolante. Ici toute chose tournait, les arbres de couche, là-haut, et les bandes circulaires des courroies de transmission, et les roues aériennes où elles s’enroulaient, et sur les continus les bobines chargées de la mèche de coton encore épaisse et molle, et la broche où, après tant de torsions, le coton arrivait en fil délié et fragile.

Souvent les Alibert entraient et demeuraient sur le seuil, tristement, à regarder ce formidable travail, né là-bas des deux machines à vapeur, agitées de leur convulsion incessante. Ils en remplissaient leurs yeux en pensant au conseil de Fanchette. Ils n’avaient pas, devant les décrets de la Destinée, le même allant que pour la lutte contre la matière, et le courage passif était diminué en eux de toute l’hypertrophie de leur activité. Il leur fallut deux mois pour qu’ils se résignassent à quitter les Verdelettes. Quand ils furent décidés, ils en vinrent avertir les Martin d’Oyse, un soir, au salon. L’hiver était venu. Tout le monde était rassemblé autour de la lampe électrique, et les radiateurs répandaient une chaleur pesante. Sam et Freddy exprimèrent leur dessein. M. Martin d’Oyse se récria.