Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/35

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Élie, revenant à la discussion de tout à l’heure, déclara, dans l’absence du valet de chambre :

— Après tout, au point où nous en sommes, je crois que nous pouvons commencer à les laisser tomber une à une, les traditions, mon cher papa. J’ai vu ce matin à l’usine monsieur Henri, qui m’a prié de chercher un autre directeur, ayant trouvé à Rodan une place avantageuse. Cela sent singulièrement le navire faisant eau, ces rats qui déménagent.

— Ah ! monsieur Henri veut s’en aller ! Quel nouvel embarras ! C’est bien fâcheux. Mais il y a pire, mes pauvres enfants. J’allais oublier de vous dire ce qui se passe. Maître Bonel a téléphoné ce soir. Notre procès tourne mal. Il paraît que l’avocat du tissage Taverny a produit une assignation de leur exportateur qui établit le gros dommage que nous leur avons causé. Le président aurait dit à quelqu’un, après l’audience, à peu près ceci : « Les Martin d’Oyse sont des gentilshommes. Ce n’est pas de leur faute si leur machine à vapeur n’a pas donné son rendement et s’ils se sont mis en retard dans leur livraison. Mais monsieur Taverny en est bien fâché ; il a subi un gros dommage, il les