Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/45

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

bien, ça, c’est tout les Martin d’Oyse. Et votre père, Élie, votre père, qu’est-ce qui le passionne le plus, la filature dans laquelle se jouent les destinées de sa fortune, ou bien la Rose Rodanaise où les vieux messieurs de Rodan se réunissent tous les mercredis pour faire salamalec, salamalec, en se lisant mutuellement leurs recherches archéologiques ou leurs essais de poésie locale ? Vous savez bien, Élie, que c’est en réalité cette académie provinciale qui l’emporte dans sa pensée, parce qu’on y cultive l’élégance des manières, des propos, des idées, toutes choses qui lui sont essentielles et en dehors desquelles il végéterait. Et vous-même, mon chéri, qui vous piquez de sens pratique, vous ne bâilleriez pas sur un beau roman comme Sur ces revues industrielles qui vous endorment régulièrement chaque soir. Vous vous dites filateur, mais vous ne l’êtes pas, mon pauvre chéri, vous ne l’êtes pas. L’usine, c’est une chose secondaire pour vous, une corvée à laquelle vous vous prêtez parce que les temps sont durs et que les Martin d’Oyse ne peuvent plus vivre sans rien faire, mais vous n’avez pas l’industrie dans la peau, comme mes cousins par exemple, les fils Alibert. Les fils Alibert, ils ne sont