Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/74

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— Oui, reprit Marthe qui connaissait par cœur chaque détail, il vous donna rendez-vous, à mademoiselle Élisabeth et à toi, à la petite porte du parc, pour la nuit tombante, et, cela convenu, il voulut te faire accepter de l’argent, et tu n’en avais que faire. Alors, ne sachant comment payer ton service, il te baisa la main.

À cette réminiscence, les yeux de la bonne femme s’emplirent de larmes.

— Et il disait comme cela, répéta-t-elle religieusement : « Mademoiselle, il ne me reste plus qu’à vous remercier de la même manière qu’une personne de qualité. »

Toutes deux là-dessus se turent. C’était à cette image ineffable qu’elles voulaient en venir : M. Xavier Martin d’Oyse penche sur la main de la jeune chambrière, et y posant les lèvres cérémonieusement. La suite du récit, comment la sévère Élisabeth Béchemel, docile à l’amour, accepta ces ordres, comment elle posta sa jeune femme de chambre, chargée de quelques vêtements, à la petite porte du parc ; comment elle la rejoignit à la nuit tombante, et comment le séducteur vint les y cueillir toutes deux dans une calèche qui roulait au pas pour ne point