Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/89

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l’or à la pelle, pour venir ici, s’associer avec nous. Entreprendre est une joie pour ces deux garçons. Je le disais l’autre jour à Élie : « Frédéric et Samuel ont l’industrie dans la peau. » Ils apporteraient leurs capitaux, les facilités et les souplesses que procure l’argent, leur activité, leur sens des affaires, pour associer tout cela à votre expérience et à votre renom. Vous seriez quatre à lutter contre Taverny.

— Oh ! rectifia M. Martin d’Oyse, Taverny n’est mon adversaire que devant le tribunal. Il n’a pas intérêt à me ruiner et s’estimera heureux quand il aura retiré son indemnité du procès actuel.

— Taverny ? Taverny ? répéta par deux fois la jeune femme rouge d’indignation, mais vous ne voyez pas qu’il veut vous manger tout entier ? Taverny est ambitieux, il lui faut un groupe dans la vallée, une société cotonnière qui embrasserait tout le travail du coton. C’est lui, si vous mettez en vente, qui achètera l’usine pour un morceau de pain. Il veut vous y acculer, cela crève les yeux.

Elle se tut un instant, laissant M. Martin d’Oyse accablé. Puis elle s’approcha câlinement.