Page:Zend-Avesta, trad. Anquetil-Duperron, volume 1.djvu/135

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
lxxxix
PRÉLIMINAIRE.


après cela, un étang d’eau ſalée, & pluſieurs fonds pleins d’eau. À une coſſe de ce Tchoki, eſt Palour, premiere Aldée dependante de Ganjam, avec Tchoki, & étang d’eau douce. Le chemin eſt enfuite très-mauvais, au milieu de montagnes de fables. Pluſieurs de mes Cipayes ſe ſentant près de leur Pays, m’abandonnerent dans cet endroit. À deux coſſes de Palour, je rencontrai une petite Pagode, iſolée au milieu des ſables, qui de loin reſſembloit à une Ananas. Les Marins l’apperçoivent en mer, & la nomment la Pagode blanche. Je vis dans la chambre-baſſe de la Pagode, une pierre large de trois a quatre pieds, avec un Takour deſſus pareil à celui de la Pagode de Tirvikarey. Je gravai mon nom ſur le mur de la Pagode, qui regarde l’Oueſt. À une coſſe de-là, je paſſai un grand Cari ; & quelques pas plus loin, je manquai de me noyer dans la vaſe. En ſautant un petit foſſé, mon cheval fit un faux pas, & enfonça dans la boue. J’en eus juſqu’au haut des cuiſſes ; la difficulté fut enſuite de tirer mon cheval du bourbier. Une fois ſorti de ce mauvais pas, le ſoleil qui dardoit a plomb, m’eut bientot ſeche. Je trouvai apres cela, des terres enſemencees de Nelis & de grains, & de grands étangs de ſel que l’on prépare de cette maniere. On forme des monceaux de terre ſalée tirés des Caris, & on les met dans des creux. Le ſel repoſe ; & lorſque la pluie a penétré ces monceaux de terre, & rempli les creux, détaché par l’eau ; il paroît ſur la ſurface ? où l’on le ramaſſe avec des rateaux.

À une coſſe du Cari precedent, eſt Ganjam, premiere Ville dependante du Souba du Dekan. Là commence la Langue Telongouë (ou Talenga).

J’arrivai à Ganjam fur les deux heures apres midi. Si M. Azam, qui commandoit dans cet endroit, fut furpris de voir un Europeen dans l’equipage où j’etois, mon etonnement ne fut pas moindre, de me trouver dans un Comptoir Francois, apres un voyage de quarante jours feme de difficultes & de perils de toute efpece Quoiqu’il m’eut vu a. Pondichery chez M. Goupil, j’eus de la peine a me faire connoitre a lui, tant j’etois change. Enfin, après des témoignages réciproques d’amitié, je mangeai un morceau, & me