Page:Zend-Avesta, trad. Anquetil-Duperron, volume 1.djvu/149

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
ciij
PRÉLIMINAIRE.

Le 25, à une demi-coſſe de Koladende, je paſſai à gué le Tchipiler, & trouvai à cinq coſſes de-là, une Chaudri. Une coſſe plus loin, eſt Ellour, endroit aſſez conſidérable, au milieu de plaines incultes. À une coſſe d’Ellour, je paſſai par Mopour, au-delà duquel eſt le Paender, avec une belle Chaudri. Plus loin, à deux coſſes, eſt Coraolour, éloigné de deux coſſes de Coour, grand endroit avec une belle Chaudri.

Je paſſai à une coſſe & demie de-là, une petite riviere ; & une demi-coſſe plus loin, le Penna, grand Fleuve guéable dans quelques endroits, & que l’on paſſe dans d’autres, en Sangri. Je trouvai au-delà du Penna, une Chaudri, pluſieurs Tombeaux Maures ; & m’arrêtai à Nellour, grande Ville, plus longue que large, entourée de murs en pierre, & dont les portes ſont Nord & Sud. L’enceinte de Nellour forme une eſpece de Fort qui renferme le Marché & les principales maiſons ; le reſte des Aldéens habite autour des murs en dehors. On voit dans cette Ville, deux belles Pagodes, dont les murs ſont chargés d’Inſcriptions Telongoues : le tems ne me permit pas de les copier.

Nadjiboulakhan, Nabad de Nellour, n’étoit pas alors dans la Ville. Une Expédition particuliere l’avoit fait deſcendre à ſix coſſes dans le Sud-Eſt, près d’Irenpali. Je me rendis le lendemain 26, à ſon Camp. L’armée de ce Prince étoit de trois mille hommes, renforcés de cent trente François, de cinq cents Cipayes & de quelques pieces de canons, le tout ſous les ordres du Chevalier de Mouy. Ce Prince, ami des François de Mazulipatam, leur avoit demandé ce ſecours contre Pedanna, Chef des Pions, (Peuple Indien de cette contrée) qui refuſoit de lui payer une ſomme d’argent aſſez conſidérable qu’il lui devoit.

Il étoit tems que j’arrivaſſe : mon Palanquin étoit porté par trois hommes qui n’en pouvoient plus, n’étant pas faits à cette corvée ; & rien n’étoit plus inquiétant que de faire chercher des Boués, tous les matins, & d’obliger le premier homme qui ſe rencontroit, des Brahmes mêmes, à porter mon Palanquin. Cette violence me coutoit beaucoup, quoique je tâchaſſe de la réparer en payant largement.