Page:Zend-Avesta, trad. Anquetil-Duperron, volume 1.djvu/151

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PRÉLIMINAIRE.


pieds. J’envoyai une Lettre de M. de Mouy à celui qui commandoit dans ce Poſte. C’étoit Razemkhan : il me fit faire des complimens, les accompagna de rafraîchiſſements, me donna même deux Pions, mais ne me permit pas l’entrée du Fort. Je paſſai ſous une Taupe voiſine l’ardeur du ſoleil , & partis enſuite. Les chemins au-delà de Karwar ſont mauvais, dans un bois long de deux coſſes, au bout duquel finit le territoire de cette Ville, & commencent les terres de Pedanna, Chef des Pions. Je fus arrêté à Narvapett par un Tchoki, armé de Fuſils Européens. Il fallut y paſſer la nuit, & attendre une Lettre de l’Ameldar, qui demeuroit à deux coſſes de-là.

Le Lendemain, 30, voyant que cette Lettre n’arrivoit pas , je partis à midi avec un Pion du Tchoki , qui me ſervoit comme d’eſcorte, &c laiſſai mon Alkara en otage. C’étoit lui qui m’avoit mis dans ce mauvais pas ; la Trêve alloit expirer, & j’étois expoſé, après ce terme, à la fureur des Pions. On lui avoit ordonné de me mener le long de la mer ; & pour abréger, il m’avoit engagé dans le terres de Pedanna, au riſque, ſi les affaires ne s’accommodoient pas, de me rendre victime de ſon imprudence.

À deux coſſes du Tchoki, je paſſai par Ongeli , petit Gaon, avec un Tchoki, d’où je pris une Lettre pour Narpett. Le chemin étoit dans les bois , difficile & étroit. Je trouvai enſuite une levée longue d’une demi-coſſe, ſuivie de deſcentes, de fonds ; & laiſſai à droite un long étang. À une coſſe de-là, je rencontrai Panlour , petite Aldée, au milieu des bois, dans un Pays plat. À une coſſe & demie, allant toujours dans le Sud, je paſſai la petite riviere de Mamrikaloüa ; & plus loin , à une demi coſſe, le Sournamouki, large & guéable. À une coſſe de-là, eſt la petite Aldée de Toumour , ſur un Naddi du même nom. Les chemins ſont enſuite aſſez beaux , variés par de petites taupes d’arbres. À une grande coſſe de Toumour, eſt Narpett. Le Pion de Narvapeit porta à celui de Narpett le Paſſeport du Tchoki d’Ongeli : malgré cela je fus obligé d’attendre mon Alkara, à cauſe des difficultés que me faiſoient les Tchokis, qu’il n’étoit pas poſ-