par l’ancienneté de profeſſion de la Religion. M. Florent me dit que leur Liturgie Syriaque étoit à la Bibliotheque du Roi. Son prédeceſſeur l’avoit donnée au P. Clément, pour la porter à Rome. Ce Pere mourut en route, & comme perſonne ne réclamoit ce Manuſcrit, on le mit chez le Roi[1]. Le même Pere avoit été chargé d’un Manuſcrit in-4o. ſur les Malabares Gentils, leur Religion &c, dont on n’a pas entendu parler. Le Pere Paul porta à Rome il y a trente-trois à trente-quatre ans un autre Exemplaire de la Lyturgie Syriaque des Chrétiens de S. Thomas. Le Syrien que l’on avoit chargé de la traduire, mourut, & ſes parens reporterent le Manuſcrit en Syrie.
Les curioſités naturelles que le Prelat Polonois avoit vûes à la Côte étoient 1o . Un enſant long de trois pouces, large d’un pouce & demi, blanchâtre & parfaitement bien formé. 2o . Une grenouille volante, de grandeur ordinaire & couleur de terre, garnie ſous les pattes de poches qui s’enfloient & la ſoutenoient en l’air. 3o . Le vers honteux, reptile long, en forme de Lézard, & couvert d’écailles ſous leſquelles il ſe replioit quand on le touchoit. 4o . Un petit Singe qui avoit le nez d’une Maquie (Guenon), les yeux d’un Chat-huant & les pattes fort longues : cet animal eſt très rare à la Côte. 5o . Une petite mouche de ſix lignes de diametre, faite comme une Tortue, avec deux cornes vertes & dorées, & qui s’envoloit en entr’ouvrant la corne qui lui couvroit le dos.
M. Florent me confirma ſur les Amoques ce que le P. Claude m’en avoit dit à Neliceram. Le mot Amoque vient des Portugais : on les appelle en Tamoul Narangols. C’eſt un Peuple peu nombreux, dont le Pays eſt au Nord-Eſt de Veraple. Ils ont la Langue, les uſages & les mœurs des Malabares. Tous les douze ans le Samorin ſe préſente à une lieue de Panani dans un grand champ, couvert de diamans & entourré de cinq à ſix mille ſoldats. Là il attend
- ↑ Le Catalogue des Manuſcrits Orientaux de la Bibliotheque du Roi ne fait pas mention de cette Liturgie. Elle ne le trouve pas non plus parmi les Manuſcrits apportés de l’Orient, & placés dans ce riche Dépôt, depuis l’impreſſion du Catalogue.