Page:Zend-Avesta, trad. Anquetil-Duperron, volume 1.djvu/94

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DISCOURS


L’Armée faiſoit ſéjour dans cet endroit, & devoit partir le trois pour Baghelpour, qui en eſt éloigné de douze coſſes. Le 2 Mai ſur les dix heures du matin, plufieurs Officiers entrerent tumuItueufement dans la Tente de M. Law, la rage peinte fur le vifage. Ils tenoient en main mon Agenda qui avoit été pris fans mauvaife intention dans la poche de mon habit. Obſervateur par gout & par etat, j’avois coutume d’y marquer les lieux, les evenemens, ajoutant quelquefois un mot de reflexion, pour me les rappeller plus aifement. Furieux de me voir ſi bien inſtruit, & peut-être de trouver dans ce Brouillon pluſieurs traits trop bien calqués ſur le vrai, tous elevent la voix contre moi. On m’inſulte en Corps ; on rappelle ma ſortie de Schandernagor : le petit bagage que j’avois au camp, eſt viſite ; mes papiers ſont lus avec les difpofitions que produiſent le depit & l’envie. Mais, lorſqu’ on en vint au Plan de defenſe que j’avois dreſſé en cas que le Nabab deſcendit au ſecours de Schandernagor, ce morceau ſurprit, & fit impreſſion. Les plus graves du Corps ne prirent pas de part à l’émeute : cepen-

    Cette Ville eſt aſſez conſidérable ; on y voit les reſtes d’un ancien Palais du Mogol. Le Fort eft un quarre en briques, qui ne pourroit faire qu’une foible refiftance. Stir le bord du Gauge, a une code de la Ville, eft ; la maifon des Schettis ; nous campames dans leur Jardin. Pres de cet endroit nous vimes dans le Gauge des Caymans ( ou Crocodiles ) d’une longueur prodigieufe ;itn entr’autre nous patut une petite I fie de vingt a vingt-cinq pieds de long. On lui tira un coup de Boucannier, qui le fitplonger ; & nous fctimes par-1 j que e’etoit un poiſſon.

    Du Jardin des Schettis à Dovinpour, trois coſſes ; de-là à un Pints oii nous nous arretames, trois coifes ; de ce Puits a Sacrigali, trois cofles. II y a a Sacrigali deux palfages difficiles ; le premier eft au bord du Gange, coupe dans des montagnes ha.itcs de trente a quarante pieds, dans lefquelles on mnrche pen<lant une demie cofle. Le chemin peut avoir une toife de large ; il eft fcraie 1 & garde aux deux extremités. L’autre paflage eft a l’Oueft, an pied des montagnes : le chemin eft maintenant aflez. pratiquablc ; feulemem ileft coupe par quelques fonds rcmplis par des levees, & qui autrefois etoient fermes avec des trapes. L’Artillerie prit ce dernier paffage, & la Troupe cclui de la montagne. De Sacrigali a Ganga parfang, beau Jardin, quaere coifes ; de-la a Teriagali, uoiscofTes ;entre ces deux endroits, a une coſſe du dernier, eſt un arbre qui (epare le Bcngale du diftridt de Patna ou de la Province de Bahar. Le Fort de Teriagali eft furle Gange II eft rond, de briques, £> :acte conftruit con ;re les Marattes.

    De Teriagali à Schahabad, ſix coſſes ; de-là à Pialapour, trois coſſes ; de-là à Sultanabad, deux coſſes ; de-là à Calgan, deux coſſes ; ce dernier endroit eſt à quarante-cinq coſſes de Patna.