Page:Zo d’Axa - Endehors.djvu/15

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semblable discours, après telle mésaventure soupçonnable par les temps qui stagnent, peut-être bien en profiterais-je pour lui demander l’âge qu’il a — en tous cas, je ne crierais rien. Non, devant le peuple accouru pour voir si je meurs avec à propos, je n’aurais pas de mots définitifs. Je ne connais point de formule où se peut réfugier l’enthousiasme. Vive la Révolution ! Vive Dieu ! Vive le Roy ! Vive l’Anarchie ! Pourquoi ? Car, en somme, je ne suis sûr de rien, si ce n’est qu’il faut vivre soi-même : vivre en joie, vivre en bataille, se donner si bien au présent que le futur n’importe plus, vivre aux heures belles ou mauvaises… Je vivrais encore une minute à souffler, aux babouines des foules, ma dernière bouffée de cigarette.


Donc, je l’avoue, très candide, la fâcheuse occasion venant, je n’aurais point d’ultimes paroles clamant un espoir tenace. À présent on ne sera plus surpris qu’à la bonne occasion de ce livre je n’aie pas de préface-programme.

— De quoi s’agit-il ?