Page:Zo d’Axa - Endehors.djvu/174

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Et, si ce n’est point une kermesse, c’est un spectacle varié — autre genre d’amusette — une représentation dans un grand théâtre ; quelque chose comme la matinée extraordinaire donnée, à la Comédie-Française, au profit des mineurs de la Loire que la dernière catastrophe a frappés.

Je le sais bien, la représentation a rapporté trente-cinq mille francs : trente-cinq mille francs que se partageront demain les familles des morts. C’est un peu de pain qu’on envoie aux malheureuses femmes qui ont perdu leur père, leur fils ou leur mari. C’est un secours qui sera le bien venu. Est-ce une raison pour taire que tels procédés de bienfaisance sont laids, sont insultants ?

Ah ! point ne s’agit d’un idéalisme maladif ni de rêveries surannées, je n’ai pas le ton des déclamations vides. Non ! mais je veux montrer aux mineurs — auxquels par centaines nous enverrons ce journal — ce qu’ils doivent à jamais penser de leurs « bienfaiteurs ».

Donc, pour arracher aux bourgeois l’obole