Page:Zo d’Axa - Endehors.djvu/207

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Nous étions cités à la neuvième chambre pour outrages aux bonnes mœurs. L’article dans lequel notre collaborateur avait exprimé de la pitié pour les malheureuses que la société a dépravées nous valait ce croc-en-jambe. On avait assigné l’auteur de la chronique, on avait assigné le gérant, on m’avait assigné moi-même supplémentairement.

Tous les trois nous comparaissions.

Ce fut vite fait de montrer l’abîme qui nous séparait des joyeux pornos auxquels on prétendait nous assimiler. Avec une éloquence sûre d’elle, un défenseur, Me Desplas, mit en relief notre allure plutôt sévère, il indiqua les batailles que nous livrons. C’était d’une netteté qui devait s’imposer à de simples honnêtes hommes.

Mais voilà, non seulement on se trouvait en face de magistrats, de plus nous avions — spécialement avec ceux-ci, affaire à des cyniques de la désinvolture. Ce fut charmant. Tandis que parlait notre avocat, tandis que s’accumulaient les évidentes preuves de notre bonne