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LIVRE TROISIÈME
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I


« Je te dis que je n’ai pas besoin de Zoé, pour lui faire prendre son bain ! criait Mathieu, qui se fâchait. Reste dans ton lit, repose-toi.

— Mais, répondit Marianne, il faut bien que la bonne te prépare la baignoire et t’apporte l’eau chaude. »

Elle riait, l’air amusé de la querelle, et lui-même finit par rire.

Depuis l’avant-veille, ils étaient venus se réinstaller dans le petit pavillon qu’ils avaient loué aux Séguin, à la lisière des bois, près de Janville. Leur hâte même était telle de se retrouver aux champs, que Marianne avait commis l’imprudence, malgré le docteur, de s’y faire transporter quinze jours après ses couches. Mais un printemps précoce ensoleillait si tendrement ce mois de mars, qu’elle n’était qu’un peu brisée par le voyage. Aussi, le surlendemain, un dimanche, Mathieu, qui, n’allant pas à son bureau, se faisait une fête de passer la journée près d’elle, venait-il d’exiger qu’elle se lèverait seulement vers midi, pour le déjeuner.