Page:Zola - Fécondité.djvu/573

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


Un an plus tard, Ambroise et Andrée baptisaient leur premier enfant, un garçon, le petit Léonce. Ils s’étaient mariés six semaines après la mort de Rose, dans l’intimité, sans fête. Et ce baptême allait être la première heureuse occasion de sortie, pour Mathieu et Marianne, encore en deuil, mal remis de la terrible secousse. D’ailleurs, il était décidé qu’après la cérémonie, on déjeunerait simplement chez le jeune ménage, et que chacun retournerait ensuite à ses affaires. Toute la famille ne pouvant venir, il n’y aurait là, en dehors du grand-père et de la grand-mère, que les deux aînés, Denis et Blaise, ce dernier avec sa femme Charlotte. Beauchêne, le parrain, avait choisi Mme Séguin pour commère, car la pauvre Constance, comme il le disait, frissonnait à la seule pensée de toucher un enfant, depuis la mort de leur Maurice. Elle avait pourtant accepté d’être du déjeuner, auquel Séguin s’était excusé de ne pouvoir prendre part. Et, de cette façon, on était encore dix, de quoi emplir la petite salle à manger, dans l’appartement modeste que le ménage occupait rue La Boétie, en attendant la fortune prochaine.

Ce fut une matinée d’une grande douceur. Mathieu et Marianne qui, même pour cette réjouissance, n’avaient pas voulu quitter leurs vêtements noirs, finirent par s’égayer tendrement, devant le berceau de ce petit-fils, dont