Page:Zola - La Confession de Claude (Charpentier 1893).djvu/106

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avec fracas au fond d’un gouffre glacial.

Remonté dans ma chambre, tandis que Laurence ôtait son costume, j’ai jeté dans la cheminée tout le bois qui me restait. Puis je me suis hâté de me mettre au lit, heureux comme un enfant de me retrouver dans ma misère, regardant avec amour les grandes clartés & les grandes ombres que les flammes du foyer faisaient monter le long de mes pauvres murs. Le calme s’était fait en moi, dès le seuil de cette chambre retirée ; la tête sur l’oreiller, paisible, presque souriant, je regardais ma compagne qui, pensive devant le feu, quittait un à un ses vêtements.

Elle est bientôt venue s’asseoir à mes pieds, sur le bord du lit. Rompant enfin le silence qu’elle avait gardé jusque-là, elle s’est mise à parler avec volubilité.

Enveloppée dans sa chemise, les pieds repliés sous elle & les mains jointes ramenant les genoux, elle riait aux éclats, penchant la tête en arrière. Elle semblait avoir