Page:Zola - La Confession de Claude (Charpentier 1893).djvu/111

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les miracles ; les lois communes veulent que les cœurs partagés se dispersent en chemin & que les morceaux ne puissent en être réunis à l’heure suprême.

Écoutez, frères, lorsque la Madeleine se traînera à vos pieds, maudissant ses erreurs passées, vous promettant une nouvelle jeunesse d’amour, ne la croyez pas. Le Ciel est avare de prodiges. La Providence entrave rarement nos fatalités. Dites-vous que le mal est puissant, & qu’en ce monde le mensonge ne se fait pas vérité pour l’unique soulagement d’une pauvre âme qui souffre. Repoussez la Madeleine, niez ses larmes & son cœur, raillez toute rédemption. Voilà la sagesse.

Allez, je sens l’expérience me venir.

Laurence est une âme souillée à jamais, une intelligence perdue, une créature endormie à ce point qu’aucune brûlure ne pourrait la réveiller du sommeil qu’elle dort dans la boue. Je meurtrirais sa chair, je briserais ses os sous le bâton, je m’adresse-