Page:Zola - La Confession de Claude (Charpentier 1893).djvu/114

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payer pour qu’elle s’en aille. Nous sommes liés fatalement l’un à l’autre par le malheur. Tant qu’elle demeurera près de moi, je croirai devoir accepter sa présence.

J’attends donc &, je le répète, j’ignore ce que j’attends. Comme Laurence, je m’affaisse, je vis dans une sorte de somnolence douce & triste, sans trop souffrir, n’éprouvant au cœur qu’une grande fatigue. Après tout, je ne suis pas irrité contre cette fille ; je sens en moi plus de pitié que de colère, plus de tristesse que de haine.

Je ne lutte plus, je m’abandonne, je trouve dans la certitude du mal un repos étrange, un apaisement de tout mon être.

XIV

Vous souvenez-vous du grand Jacques, ce long garçon pâle & tranquille ? Je le vois encore, se promenant à l’ombre des pla-