Page:Zola - La Confession de Claude (Charpentier 1893).djvu/176

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Lorsque nous avons été couchés, j’ai songé aux embrassements que nous avions échangés. J’ai regardé Laurence ; j’ai cru voir ses lèvres rouges des lèvres de Jacques. J’avais toujours devant moi, dans l’ombre, la lueur bleue qui brûlait au fond des yeux de Marie. Je ne sais quel frisson m’a pris aux pensées vagues qui me sont venues, & je me suis endormi d’un sommeil fiévreux. En dormant, je me sentais au cou la sensation froide & pénible de la bouche de Pâquerette ; je rêvais que je me passais la main sur la peau & que je ne pouvais enlever ces deux lèvres qui me glaçaient.

XXI

Dimanche, en ouvrant la fenêtre, j’ai vu que le printemps était de retour. L’air s’attiédissait, frémissant encore ; on sentait