Page:Zola - La Confession de Claude (Charpentier 1893).djvu/23

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II

Vous vous irritez de mon peu de courage, vous m’accusez d’envier le velours & le bronze, de ne pas accepter la sainte pauvreté du poëte. Hélas ! j’aime les grands rideaux, les candélabres, les marbres que le ciseau a puissamment caressés. J’aime tout ce qui brille, tout ce qui a beauté, grâce & richesse. Il me faut les demeures princières. Ou plutôt encore, les champs avec leurs tapis de mousse, frais & parfumés, leurs draperies de feuilles, leurs larges horizons de lumière. Je préfère le luxe de Dieu au luxe des hommes.

Pardonnez, frères, la soie est si douce, la dentelle si légère ; le soleil rit si gaiement dans l’or & dans le cristal !

Laissez-moi rêver, ne craignez pas pour