Page:Zola - La Confession de Claude (Charpentier 1893).djvu/250

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de pareilles hontes & de pareilles douleurs.

Je me suis levé doucement, je suis allé à la fenêtre aspirer de toutes mes forces l’air du matin. J’ai vu Jacques au-dessous de moi, qui sifflait tranquillement en regardant dans la cour. Alors, il m’est venu la pensée de descendre, de l’interroger ; c’était un esprit froid & juste qui calmerait ma fièvre, un honnête homme qui répondrait avec franchise à mes questions, qui me dirait s’il aimait Laurence & quels étaient ses rapports avec elle. Là serait peut-être la guérison. Je n’aurais plus cette terrible chaleur qui me dévorait la poitrine, je me reposerais en Laurence, j’adopterais une sage ligne de conduite qui nous tirerait, elle & moi, de cet amour désespéré & sanglant où nous étions plongés.

Vous le voyez, frères, près du terrible dénouement, j’en étais encore à l’espérance. Oh ! mon pauvre cœur, grand en-