Page:Zola - La Confession de Claude (Charpentier 1893).djvu/71

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

X

Je souffrais de voir Laurence affaissée & languissante. J’ai pensé que le travail était le grand rédempteur, & que la joie calme de la tâche accomplie lui ferait oublier le passé. Tandis que l’aiguille court lestement, le cœur s’éveille, l’activité des doigts donne à la rêverie une vivacité plus gaie & plus pure. La femme, penchée sur un métier, a je ne sais quel parfum de pudeur. Elle est là, tranquille & se hâtant. Hier, peut-être fille perdue dans une heure de paresse, l’ouvrière d’aujourd’hui a retrouvé l’active sérénité de la vierge. Parlez à son cœur, il vous répondra.

Laurence m’a dit être lingère. J’ai désiré qu’elle restât auprès de moi, loin des ateliers ; il m’a semblé que ces heures paisibles