Page:Zola - La Confession de Claude (Charpentier 1893).djvu/87

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Elle ne paraissait pas étonnée de ce désordre ni de cette femme nue. Elle promenait complaisamment ses mains roidies sur ces épaules fraîches encore, enviant leur blancheur, songeant aux plaisirs d’autrefois. Laurence, la tête tournée à demi, lui souriait & frémissait par secousses, haletante, au contact subit d’une eau plus froide.

— Où vas-tu donc, ma fille ? a demandé l’horrible petite vieille.

— Claude me conduit au bal.

— Ah ! c’est bien, cela, monsieur, a repris Pâquerette, s’arrêtant & se retournant vers moi.

Puis, prenant un linge sec, elle a continué, tout en essuyant Laurence avec amour :

— Je songeais ce matin que vous deviez mourir de tristesse à rester ainsi toujours enfermés dans cette chambre. C’est une bonne enfant que vous avez là, monsieur. J’en sais plus d’une qui vous aurait quitté