Page:Zola - Le Vœu d’une morte, 1890.djvu/155

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comédiens chez lesquels on ne pouvait distinguer ni le cœur ni le cerveau ; toutes ces femmes étaient des poupées montrant leurs épaules, posées dans des fauteuils comme on pose des statuettes de porcelaine sur une étagère.

Et il vint à Daniel un orgueil immense. Il fut fier, en ce moment, de sa gaucherie et de ses ignorances mondaines. Il n’eut plus peur d’être vu, il releva la tête et marcha au milieu du salon. Dans sa rudesse, il s’estimait si supérieur à ces gens-là, que leurs sourires lui importaient peu. Il avait comme un réveil d’orgueil et il reprenait avec tranquillité la place qui lui était due, en pleine lumière.

Il n’avait pas encore osé s’approcher du groupe au milieu duquel Jeanne trônait en souveraine. Il marcha droit à ce groupe et se tint derrière les autres, attendant de pouvoir passer au premier rang.

Jeanne semblait distraite, elle écoutait à peine les adorateurs qui se pressaient autour