Page:Zola - Travail.djvu/232

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Puis, peut-être sentait-il confusément que, pour lui, il n’était plus temps.

«  Non, non, monsieur, pas encore… Je voudrais bien, mais je ne sais pas… Je verrai plus tard, je consulterai ma femme…  »

Luc souriait.

«  C’est cela, c’est cela, il faut que les femmes soient contentes… Au revoir, mon ami.  »

Et Fauchard, gauchement, s’en alla, étonné lui-même de la façon dont sa visite avait tourné, car il était certainement venu avec l’intention de demander du travail, si la maison lui plaisait et si l’on y gagnait davantage qu’à l’Abîme. Pourquoi donc se sauvait-il, troublé par ce qu’il avait vu de trop beau, et n’ayant que le besoin de se réfugier, de s’engourdir encore dans le lourd sommeil de sa misère  ?

Un instant, Luc s’entretint avec Bonnaire d’un perfectionnement qu’il désirait apporter aux laminoirs. Mais Ragu avait une réclamation à présenter.

«  Monsieur Luc, un coup de vent a encore cassé trois vitres, à la fenêtre de notre chambre. Et, cette fois, je vous avertis que nous ne paierons pas… Ça vient de ce que notre maison est la première dans le courant d’air de la plaine. On y gèle.  »

Il se plaignait toujours, il avait toujours des prétextes pour être mécontent.

«  D’ailleurs, monsieur Luc, c’est bien simple, vous pouvez passer chez nous, afin de vous rendre compte… Josine vous montrera ça.  »

Depuis qu’il s’était fait embaucher à la Crêcherie, Sœurette avait obtenu de lui qu’il épousât Josine  ; et le jeune ménage occupait donc une des petites maisons de la cité ouvrière, entre les deux maisons des Bonnaire et des Bourron. Jusque-là, comme s’était beaucoup corrigé, grâce au milieu, la bonne entente ne semblait