Page:Zola - Travail.djvu/541

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de s’y trouver à l’aise, chez lui, fraternisant en des fêtes fréquentes, dont les réjouissances coupaient les jours de travail. Le plus possible, en dehors de la vie familiale, vécue par chacun à sa guise, au fond de sa petite maison discrète, il était bon que l’existence publique fût mise en commun, tous vivant de la vie de tous, réalisant peu à peu l’harmonie rêvée. Et c’était pourquoi, si les petites maisons étaient modestes, la maison commune éclatait de luxe, toute l’ampleur et toute la beauté de la souveraine demeure du peuple roi. Elle tendait à devenir une ville dans la ville, tellement elle s’élargissait sans cesse, selon les besoins croissants. Derrière, des bâtiments s’ajoutaient, des bibliothèques, des laboratoires, des salles de cours et de conférences, permettant à chacun l’instruction libre, les recherches, les expériences, la diffusion des vérités conquises. Il y avait aussi des préaux, des hangars pour les exercices du corps, sans parler d’une admirable installation de bains gratuits, des baignoires, des piscines inondées d’une eau fraîche et pure, cette eau ruisselante, captée sur les pentes des monts Bleuses, et qui était par son abondance intarissable la propreté, la santé, l’allégresse continuelle de la grande Cité naissante. Mais, surtout, les écoles étaient devenues un monde occupant maintenant des constructions éparses, à côté de la maison commune, car plusieurs milliers d’enfants y suivaient les cours. Pour éviter l’entassement toujours nuisible, on y avait créé des divisions nombreuses, ayant chacune son pavillon dont les baies ouvraient sur les jardins. Et c’était comme une ville de l’enfance et de la jeunesse, depuis les tout-petits au berceau jusqu’aux grands garçons et aux grandes filles qui sortaient d’apprentissage, après avoir passé par les cinq classes, où une instruction et une éducation intégrales leur étaient données.

«  Oh  ! dit Luc avec son bon sourire, je commence par