Page:Zola - Travail.djvu/631

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verdures. Ces tables, il les retrouvait, il les revoyait, comme dessinées en traits de flamme, victorieuses des ténèbres. Elles se prolongeaient, elles finissaient par emplir l’horizon. Et il entendait monter les rires et les chants, il assistait toujours à cette fête géante de tout un peuple attablé là, en une seule et fraternelle famille.

Alors, il voulut fuir encore, il monta plus haut, et il revit la Cité qui resplendissait davantage, quand il se retourna de nouveau. Il monta plus haut, il monta toujours. Mais, à mesure qu’il montait et qu’il se retournait la Cité semblait s’agrandir, tenait toute la plaine, devenait le ciel lui-même, avec son infini de bleu sombre et d’étoiles étincelantes. Les rires et les chants lui arrivaient plus clairs la grande famille humaine fêtait la joie du travail, sur la terre féconde. Et il repartit une dernière fois, il marcha longtemps, longtemps, jusqu’à ce qu’il se fût perdu dans les ténèbres.