Recueil de tombeaux des quatre cimetières de Paris/Dufils

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CIMETIÈRE DE VAUGIRARD.

Planche 47.

TOMBEAU DE LA HARPE.

Ce monument se voit à droite, en entrant par la porte du Petit-Vaugirard. Il se compose d’une dalle en pierre de liais, de cinq pieds de haut sur deux pieds et demi de large ; il est adossé au mur de clôture de la ruelle. Il a été élevé par les soins de M. Boulard, ancien notaire, législateur et homme de lettres, ami intime de La Harpe.

Les lecteurs ne nous sauront pas mauvais gré de leur avoir mis sous les yeux quelques traits du testament de ce célèbre critique, tel que le rapporte M. Boulard, dans une lettre adressée au rédacteur du Moniteur, en mai 1814.

« Je lègue deux cents francs aux pauvres de ma paroisse. Ce que je laisserai étant peu de chose, il ne m’est pas possible de faire davantage pour cette classe qui est si à plaindre. J’engage chaque Français à se rappeler que la religion lui fait un devoir sacré de soulager les indigens, et de contribuer, autant qu’il lui est possible, à adoucir le sort des infortunés… Je supplie la divine Providence d’exhausser les vœux que je forme pour le bonheur de mon pays. »

« Depuis Voltaire, dit M. Boulard, dans la lettre précitée, La Harpe a été l’écrivain qui a eu une plus grande variété de talens, et qui s’est exercé avec plus de succès, dans un grand nombre de genres.

» Son Cours de Littérature sera un monument éternel de l’étendue de ses connaissances, de la pureté de son goût, ainsi que de son courage, qui n’a pu être affaibli, ni par les infirmités, ni par la vieillesse. »