Sous le masque/Riviera

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Sous le masqueBibliothèque Internationale d'Édition, Edward Sansot (p. 131-133).


Riviera


Les matins sont si clairs et les nuits sont si chaudes,
L’odeur des mimosas souffle si tendrement
Et le bord de la mer qui sent le sable et l’iode
Avec tant de douceur meurt en les pins dormants.


L’air est si parfumé d’arômes et d’essences
Qu’un parfum délicat reste dans les cheveux,
Il semble qu’on entend, le soir, dans le silence,
Les forces du printemps, sortir des bouquets bleus.

La respiration des corps que l’amour trouble
Sort des robes qu’un vent tiède soulève un peu
Un vin mystérieux et doux bouillonne et coule
Et se répand du fond du ciel silencieux.

Ô terre du baiser, ô terre de l’étreinte
Parmi tes myrtes d’or, parmi tes orangers,
Je me dépouille du remords et de la crainte
Tu fais mon cœur plus pur et mon corps plus léger.

Ici je comprends mieux la parole des choses,
Ici je comprends mieux le sens de l’univers,
Ce qui dort de beauté dans un contour de rose,
Ce qui dort d’infini dans un rythme de vers.


L’amour éperdument s’exhale de la terre,
Il enveloppe au loin les pins et les coteaux,
Les villages ainsi que des bouquets de pierre
Il baigne les villas d’argent au bord des eaux.

Ici l’amour sur moi a bien plus de puissance,
Les effluves toujours viennent me caresser
J’y suis plongée ainsi que dans une onde immense
Et je marche à travers d’innombrables baisers.